Présentation
Le terme sclérose latérale amyotrophique (SLA) vient de la description histologique initiale faite par le neurologue français Jean-Martin Charcot en 1869, qui a rapporté deux caractéristiques pathologiques dans la moelle épinière des patients : 1) la dégénérescence, dans les colonnes latérales, du tractus corticospinal (sclérose latérale, résultant de la dégénérescences des neurones corticospinaux en amont), et 2) la disparition, dans les cornes ventrales, des motoneurones spinaux (responsables de la dénervation des muscles striés squelettiques et de l’amyotrophie, en aval). Cette définition histologique initiale correspond encore aujourd’hui à la définition clinique de la maladie, puisque la SLA est diagnostiquée lorsque des signes de dégénérescence des neurones corticospinaux (NCS, ou motoneurones supérieurs) et des motoneurones (MN, ou motoneurones inférieurs) sont constatés de manière combinée.
La dualité des atteintes neuronales qui caractérise la SLA soulève la question de la contribution relative de chaque type neuronal (NCS versus MN), et du cortex cérébral par rapport à la moelle épinière et aux muscles squelettiques. Alors que la recherche préclinique dédiée à la SLA a longtemps négligé le cortex cérébral, un nombre croissant de preuves issues d'études cliniques récentes suggèrent désormais que la maladie pourrait trouver son origine au sein du cortex cérébral.
Dans ce contexte, l’axe « Cortex Cérébral et Sclérose Latérale Amyotrophique » interroge directement la contribution du cortex cérébral à l'apparition et à la progression de la maladie, en utilisant des approches techniques complémentaires telles la génétique, la transcriptomique, la biologie moléculaire et l’électrophysiologie, employées à la fois sur des patients atteints de SLA et témoins volontaires, ainsi que sur des modèles précliniques de la maladie.
Une meilleure compréhension des origines et des mécanismes de propagation de la SLA nous permettra à terme de découvrir et de tester de nouveaux biomarqueurs diagnostiques et pronostiques de la maladie, et de concevoir, tester et proposer de nouvelles approches thérapeutiques à destination des patients souffrant de formes familiales ou sporadiques de SLA.