Recherches cliniques - Strasbourg

Chercheurs & Chercheuses

Anne Giersch

Les patients décrivent des expériences perceptives étranges, comme une fragmentation de la pensée, réputée liée à des troubles du sens de soi. Essayer de comprendre ces expériences mène à explorer des questions abstraites comme celle de la continuité du temps. Nous pensons intuitivement que nous percevons les informations qui nous entourent de façon continue, de la même manière que le temps physique nous semble continu. Pourtant, un nombre croissant de données suggèrent une perception rythmique. Qu’est-ce qui permet que nous, mais pas les patients, percevions le temps comme continu ? Nous avons montré l’existence de mécanismes de prédiction à l’échelle de la milliseconde, qui compenseraient les contraintes de notre perception consciente, et qui nous permettraient de suivre ce qui se passe autour de nous de façon fluide. Ces mécanismes apparaissent perturbés dans la schizophrénie, mais pas chez les patients avec troubles bipolaires, qui ont plutôt des difficultés à contrôler leurs activités mentales à l’échelle de la seconde. Nous cherchons à vérifier si ces troubles préexistent au développement de la psychose, comment ils participent aux troubles du sens de soi, pourquoi ces troubles sont souvent transitoires, ce qui les provoque, et quelles sont les bases neurobiologiques de ces troubles. Notre expertise est dans le domaine de la psychologie expérimentale et la psychophysique, mais nous élargissons nos méthodes pour répondre à nos questions : enregistrement des mouvements oculaires, électroencéphalographie, IRMf, réalité virtuelle, capture du mouvement et enregistrement de trajectoires motrices sont utilisées en pratique courante dans les projets en cours.

 

Anne Bonnefond

Mon activité de recherche s’organise autour de deux thématiques principales : 1. l’étude neurophysiologique de l’attention soutenue, une fonction cognitive altérée de nombreuses populations cliniques et 2. l’étude de l’apathie multidimensionnelle, un symptôme clinique transnosographique très fréquent. Nos études menées auprès de sujets sains et de populations cliniques - schizophrénie, trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ou dépression - s’appuient principalement sur des outils développés en psychologie cognitive expérimentale et la technique de l’électroencéphalographie (EEG).

  1. L’attention soutenueest une attention basique qui renvoie à notre capacité à maintenir efficacement notre activité cognitive sur une tâche pdt une période de temps plus ou moins longue. Bien qu’elle joue un rôle déterminant pour la bonne marche d’un grand nombre de fonctions perceptives et cognitives et par extension pour l’ensemble des comportements dirigés vers un but, les mécanismes cognitifs et neuronaux qui la sous-tendent sont encore mal connus. Pour progresser dans cette connaissance, les déficits d’AS sont explorés le long d’un continuum avec à une extrémité, l’état d’inattention (état transitoire d’attention réduite), à l’autre extrémité, la symptomatologie inattentive (un critère diagnostique du TDAH) et entre les deux, le trait inattentif, i.e. une caractéristique plus stable que ne l’est l’état d’inattention mais sans les conséquences handicapantes associées au symptôme.
  2. L’apathie est un symptôme clinique qui se définit comme une réduction quantitative des comportements dirigés vers un but, comparativement au niveau antérieur de fonctionnement de la personne. Malgré la fréquence de ce symptôme et ses répercussions négatives dans toutes les sphères de la vie quotidienne, aucun traitement efficace ne permet aujourd’hui de le traiter. Pour améliorer notre connaissance des mécanismes cognitifs et neuronaux qui le sous-tendent, nos études, menées auprès de sujets sains présentant un trait apathique mais aussi de patients souffrant de schizophrénie ou de troubles dépressifs, s’appuient sur une modélisation multidimensionnelle de l’apathie envisageant trois sous-formes cliniques distinctes (i.e.émotionnelle, exécutive, d’initiation).

 

Fabrice Berna

Mon principal domaine de recherche concerne l’étude de la mémoire autobiographique dans la schizophrénie, dans l’objectif de mieux comprendre comment les troubles de cette forme de mémoire ont un impact sur certains symptômes comme l’identité personnelle (ou self), le délire, les hallucinations etc… Nos travaux ont aussi pour objectif de développer des approches innovantes de remédiation cognitive de la mémoire autobiographique utilisant notamment des appareils photos portatifs. Nos travaux plus récents s’appliquent à mieux comprendre les mécanismes communs aux altérations de la mémoire épisodique et de la mémoire autobiographique dans la schizophrénie en explorant différents matériels expérimentaux des plus contrôlés (se rapprochant de la mémoire épisodique) aux plus écologiques (se rapprochant de la mémoire autobiographique).

 

Gilles Bertschy

Tout au long de ma carrière je me suis intéressé  aux troubles de l’humeur et leur traitement et plus récemment à leurs comorbidités comme le TDAH. Une génération de travaux sur la tachypsychie comme marqueur clinique contributif à l’étude de la distinction troubles  de l’humeur bipolaires et unipolaires est en cours d’achèvement. Notre implication actuelle s’oriente  vers un appui aux travaux de Sébastien Weibel.

 

Isabelle Offerlin-Meyer

Psychologue Clinicienne spécialisée en Neuropsychologie, Docteure en Sciences.  

Thématique de recherche 

A visée appliquée, ma thématique de recherche concerne

  1. Laconception et la mise en œuvre, dans une démarche analytique et opératoire, de méthodes de prise en charge cognitivo-fonctionnelle (écologique et sur mesure) en vue de réduire le handicap psychique chez des personnes souffrant d’une schizophrénie, et d’autres troubles psychiques et pathologies mentales (bipolarité, autismes, X-Fragile, multi dys-, TCA, ...), à partir de
  2. L’identification des processus impliqués dans des activités cibles, et de la conception de moyens d’optimisation et de stratégies de remédiation orientées vers la réalisation desdits objectifs,

Et m'amène fréquemment à

  1. Collaborer avec les trois établissements spécialisés dans l'accompagnement professionnel de personnes en situation de handicap de l'Association Route Nouvelle Alsace présidée par le Professeur Jean-Marie Danion (http://www.r-n-a.org), que sont:
  • L'Etablissement et Service d'Aide par le Travail [ESAT]
  • L'Entreprise Adaptée [EA]
  • Le Service d'Insertion en Milieu Ordinaire de Travail [SIMOT].

Spécificité de notre approche

Née des travaux initiaux d'un réseau collaboratif (M. Van der Linden, F. Larøi et M.-N. Levaux – Projet Interreg IIIB ; collaboration entre les Hôpitaux Universitaires de Liège et Strasbourg, 2003-2006), notre approche est :

  • Individualisée et centrée sur les activités spécifiques de la vie quotidienne et/ou professionnelle mettant en jeu les aspects fonctionnels altérés;
  • Le paradigme de base est celui des lignes de base multiples ;
  • Les domaines d'intérêts à objectiversont :
  • L'efficacité et la spécificité de chaque prise en charge, ainsi que
  • Les capacités de généralisation et de transfert des acquis.
  • La méthodologie mise en œuvre est celle du cas unique et des cas multiples.
  • Butsde la démarche :
  • La réduction du handicap psychique engendré par les troubles cognitifs et leurs conséquences délétères sur les possibilités d’insertion,
  • Une plus grande autonomie des sujets,
  • L'amélioration de leur qualité de vie et de leur estime de soi afin de leur offrir une possibilité d’intégration et une réhabilitation en tant que sujet à part entière.

En pratique

Les troubles cognitifs constituant indiscutablement un obstacle majeur à l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap psychique, et une de leur principale plainte et préoccupation, nous proposons régulièrement des interventions au cours de cafés-rencontres et de formations organisés par le SIMOT, afin de dédramatiser ces troubles par l’apport d’informations scientifiques, et par la présentation de méthodes de réhabilitation à destination des personnes en situation de handicap psychique.         

Ainsi de 2011 à 2016 plus de 70 personnes en situation de handicap psychique ont bénéficié de ces apports au cours de

Communications orales à impact sociétal

  1. Cafés-rencontres 
  • « Quel(s) lien(s) entre les troubles cognitifs, le handicap psychique et les difficultés d’insertion socio-professionnelle ? ».
    Rencontre et échange avec des personnes en situation de handicap psychique, des chefs d’entreprises, des chargés d’insertion du SIMOT et des universitaires en Sciences Sociales. 
    Strasbourg, 14 avril 2011. Offerlin-Meyer, I., Danion, J.-M
  • « De la neuropsychologie à la réinsertion sociale et professionnelle – C’est quoi la mémoire, l’attention et la Schizophrénie ? Peut-on réduire les troubles cognitifs ?».                
    Intervention à la demande de, et à destination de personnes en situation de handicap psychique accompagnées par le SIMOT         .
    Strasbourg, 19 juin 2015. Offerlin-Meyer, I., Danion, J.-M.
  • « Comment « apprivoiser » la cognition au quotidien ?»                   
    Intervention à destination de personnes en situation de handicap psychique accompagnées par le SIMOT.      
    Strasbourg, 20 novembre 2015. Offerlin-Meyer, I., Danion, J.-M.
  1. Formations 

- « Bilan pour Agir : approche neuropsychologique des troubles cognitifs et du handicap psychique ». Rencontre et échange avec des personnes en situation de handicap psychique au Service d’Insertion en Milieu Ordinaire de Travail de l’Association RNA                                                                                     
Strasbourg, 14 mai 2012. Offerlin-Meyer, I., Levaux, M.-N., Larøi, F., Van der Linden, M., Danion, J.-M.

  • « Bilan pour Agir : approche neuropsychologique des troubles cognitifs et du handicap psychique ».               
    Rencontre et échange avec des personnes en situation de handicap psychique au Service d’Insertion en Milieu Ordinaire de Travail de l’Association RNA                                         
    Obernai (67), 03 décembre 2014. Offerlin-Meyer, I., Levaux, M.-N., Larøi, F., Van der Linden, M., Danion, J.-M.
  • « Construire pour Agir : de la vertu des « petites choses » au service du bien-être ».                
    Formation à destination de personnes en situation de handicap psychique au Service d’Insertion en Milieu Ordinaire de Travail de l’Association RNA                                         
    Strasbourg (67) 10 novembre 2015. Offerlin-Meyer, I.
  • «Bilan pour Agir : Du handicap psychique à la renaissance et à la resocialisation – Une question de regard et de citoyenneté».                                                                                               
    Intervention à destination de personnes en situation de handicap psychique accompagnées par le Service d’Insertion en Milieu Ordinaire de Travail de l’Association RNA     
    Strasbourg, 31 mai 2016 Offerlin-Meyer, I., Danion, J.-M.
  • «Construire pour Agir : De la vertu des "petites choses" au service du bien-être et de la cognition». Intervention à destination de personnes en situation de handicap psychique accompagnées par le Service d’Insertion en Milieu Ordinaire de Travail de l’Association RNA                                                            
    Strasbourg, 03 novembre 2016 Offerlin-Meyer, I., Danion, J.-M.

«Bilan pour Agir : Capacités au regard du handicap... Une question de citoyenneté».     
Intervention à destination de personnes en situation de handicap psychique accompagnées par le Service d’Insertion en Milieu Ordinaire de Travail de l’Association RNA   
Strasbourg, 03 novembre 2016 Offerlin-Meyer, I., Danion, J.-M.

 

Sébastien Weibel

Mon principal domaine de recherche concerne le trouble du déficit de l'attention avec ou sans  hyperactivité (TDAH) chez l'adulte et les troubles de la régulation émotionnelle, présent dans le TDAH mais aussi dans d’autres troubles psychiatriques comme le trouble de la personnalité borderline et le trouble bipolaire. Le TDAH de l’adulte et les difficultés de régulation émotionnelle sont des troubles encore peu reconnus et peu pris en charge en France. De plus, ces différentes troubles sont souvent associés, rendant les prises en charges plus complexes. Mon activité de chercheur s’articule avec celle de clinicien. Je cherche à améliorer les prises en charge et développer des approches thérapeutiques innovantes. Plus spécifiquement, ma première ligne de recherche porte sur les caractéristiques cliniques et les limites diagnostiques du TDAH chez l’adulte, intégrant la complexité des comorbidités (accélération des pensées, dérégulation émotionnelle, traits de personnalité limites, tempérament et troubles du sommeil). Deuxièmement, je suis intéressé par les mécanismes cognitifs des décrochages de l'attention dans le TDAH. Nous cherchons à caractériser les mécanismes neuronaux de ces décrochages de l'attention, particulièrement fréquents dans le TDAH, en les comparant aux contrôles sains, aux participants non cliniques présentant des difficultés d'attention, et analysons les relations entre les défaillances de l'attention et vagabondage de la pensée. Troisièmement, mes projets ont une visée thérapeutique chez ces patients. Nous développons, en collaboration avec la Faculté de Psychologie (Luisa Weiner) des approches psychothérapeutiques utilisant la thérapie comportementale dialectique, thérapie centrée sur les problèmes de dysrégulation émotionnelle, chez les patients avec TDAH, trouble de la personnalité borderline, mais aussi troubles du spectre de l’autisme et lésion cérébrale acquise. Je m’intéresse aussi aux approches pharmacologiques et particulièrement les effets cérébraux du méthylphénidate (principal traitement du TDAH) chez les personnes avec TDAH associé à des comorbidités.

 

Giulia Lafond-Brina

Mon activité de recherche se focalise sur une meilleure compréhension des mécanismes transdiagnostiques de l’apathie, un symptôme clinique qui se définit comme la diminution, voire l’absence, d’initiation de comportements volontaires. Malgré la fréquence de ce symptôme dans la schizophrénie, les troubles bipolaires et les dépressions résistantes et ses impacts négatifs au quotidien, aucun traitement efficace ne permet aujourd’hui de le traiter. Pour améliorer notre connaissance des mécanismes cognitifs et neuronaux qui le sous-tendent, nos études s’appuient sur une modélisation multidimensionnelle de l’apathie envisageant trois sous-formes cliniques distinctes (i.e.émotionnelle, exécutive, d’initiation).

Nos études menées auprès de sujets sains présentant un trait apathique isolé et de populations cliniques – schizophrénie et troubles dépressifs unipolaires et bipolaires - s’appuient principalement sur des outils développés en psychologie cognitive expérimentale et la technique de l’électroencéphalographie (EEG).

Les résultats issus de nos travaux avec Anne Bonnefond, principalement menés dans le cadre de ma thèse de neurosciences, récompensée en 2024 par le Prix Eurométropole de Strasbourg 2023, un prix de thèse décerné par la Société de Biologie de Strasbourg, me permettent aujourd’hui de me focaliser sur deux axes de recherches, dont les objectifs sont :

  • Axe 1 : déterminer si les trois dimensions de l’apathie multidimensionnelle pourraient, plus que de représenter un facteur de vulnérabilité précoce à l’apparition d’une pathologie psychiatrique, permettre de prédire de façon plus spécifique la pathologie psychiatrique à risque.
  • Axe 2 : mieux saisir les mécanismes de l’apathie dans la schizophrénie, les troubles de l’humeur et les sujets sains avec un trait apathique, afin de déterminer si la prise en charge de ce symptôme handicapant doit être adaptée selon les dimensions de l’apathie et/ou selon la pathologie psychiatrique associée.

Doctorants et Doctorantes

Chaoyang Peng

Ce projet de doctorat explore le lien entre les troubles de la perception du temps et le sentiment d'identité dans la schizophrénie. Les patients ont du mal à assurer la continuité temporelle, probablement en raison d'une altération des mécanismes de prédiction. En utilisant l'EEG et des tâches de réalité virtuelle (VR), le projet étudie le fonctionnement de la prédiction temporelle chez les patients et son rôle dans la perception de soi. Les résultats préliminaires montrent que la VR aide à restaurer la prédiction du temps. Le projet vise à développer un biomarqueur pour ces déficiences et à tester des lunettes de réalité augmentée pour améliorer la perception du temps et la conscience de soi, offrant ainsi un potentiel de prévention et de thérapie pour la schizophrénie.

 

Catherine Bastian

Mon projet de thèse vise à caractériser les corrélats neuronaux des lapses attentionnels, moments où notre attention se désengage d’une activité en cours. Si ces lapses existent dans l’ensemble de la population, ils sont particulièrement fréquents chez les patients souffrant d’un Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH). L’objectif de ce projet est donc d’étudier les mécanismes neuronaux impliqués dans la survenue des lapses, à la fois chez des sujets sains mais aussi chez des patients TDAH adultes, grâce à l’EEG. Plus précisément, l’une des pistes explorées est celle de l’intrusion d’ondes delta, des ondes cérébrales typiquement observées durant le sommeil.

 

Pierre Orselli

Projet TRACE (Trauma, Conception de soi et Evolution)

La mémoire autobiographique regroupe l’ensemble des souvenirs personnels d’un individu et constitue le socle du « soi temporellement étendu », c’est-à-dire la perception que chacun a de son identité passée, présente et future. L’exposition à un événement traumatique met à l’épreuve cette construction et peut conduire au développement d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT), aujourd’hui considéré comme une pathologie de la mémoire.

Sous la direction de Fabrice Berna et de Amaury Mengin, ce projet de thèse découle de plusieurs constats : :

  • La CIM-11 distingue deux formes de TSPT : la forme simple et la forme complexe (TSPTc).
  • 40 % des patients ne répondent pas aux thérapies actuellement recommandées. Il est donc crucial d’identifier les facteurs associés à la rémission afin de les aider.
  • La recherche sur le TSPT(c) s’est principalement focalisée sur le passé et le présent, laissant la dimension future du soi peu étudiée.
  • Une nouvelle thérapie émerge : la Written Exposure Therapy (WET ou thérapie d’exposition écrite). Elle présente plusieurs avantages : un format bref, une efficacité similaire aux autres thérapies recommandées, un taux d’abandon plus faible, un recueil des récits écrits du trauma à la fin de chaque séance et une standardisation la rendant adaptée à un protocole de recherche.
  • L’incohérence du récit traumatique, considérée comme un facteur explicatif de la symptomatologie post-traumatique, suscite encore des débats dans la littérature scientifique.

Or plusieurs pistes se dégagent pour appréhender ces différents points :

  • Le TSPTc se caractérise par une altération plus marquée de l’organisation du soi. Il est donc nécessaire d’identifier précisément les altérations du soi temporellement étendu propres à chacune des deux formes de TSPT afin d’améliorer leurs prises en charge respectives.
  • L’évolution de la dimension future du soi pourrait constituer un facteur de rémission après une psychothérapie centrée sur le trauma. En mettant davantage l’accent sur cette dimension, les thérapies existantes pourraient gagner en efficacité.
  • Certaines données récentes suggèrent que la WET pourrait agir en modifiant des aspects spécifiques du soi temporellement étendu. Elle semble par ailleurs efficace chez des patients présentant des formes assimilables au TSPTc.
  • L’incohérence du récit traumatique se manifeste surtout lorsque le patient relate les pires moments de son expérience, comme c’est le cas dans les thérapies d’exposition.

Dans ce projet, deux groupes seront constitués : un groupe de personnes résilientes (exposées à un trauma sans avoir développé de pathologie) et un groupe de patients TSPT/TSPTc.

  1. Nous évaluerons les différentes dimensions du soi temporellement étendu (mémoire autobiographique, concepts de soi, futur de soi) au sein de ces groupes.
  2. Un sous-groupe de patients (TSPT/TSPTc) suivra la WET, tandis qu’un autre sous-groupe de patients (TSPT/TSPTc) placé en liste d’attente et le groupe résilient tiendront un journal intime dans lequel ils écriront des récits autobiographiques permettant de contrôler l’effet de l’écriture expressive et du rappel de souvenirs personnels.
  3. L’ensemble des dimensions du soi temporellement étendu sera réévalué six semaines après ces deux interventions.

A terme, ce projet pourrait :

  1. Déterminer des caractéristiques du soi temporellement étendu spécifiques au TSPT et au TSPTc permettant in fine d’identifier des cibles thérapeutiques propres à chacune de ces formes.
  2. Démontrer le rôle des différentes dimensions du soi temporellement étendu, en particulier la dimension future de soi, dans la diminution des symptômes post-traumatiques suite à une thérapie du trauma.
  3. Valider l’efficacité de la WET pour le traitement du TSPTc.
  4. Résoudre la controverse sur l’incohérence du souvenir traumatique, tant dans le maintien que dans la rémission du TSPT/TSPTc.